Au lendemain des premiers Jeux Olympiques paritaires de l’histoire, et des Jeux Paralympiques les plus féminisés de l'Histoire, la gouvernance sportive française reste en décalage avec cette avancée historique. Sur les 40 fédérations olympiques et paralympiques françaises, seules 4 ont été présidées par des femmes lors du dernier mandat, et aujourd’hui, pour les fédérations renouvelant leurs instances, peu se sont portées candidates publiquement. Ces chiffres, loin d’être à la hauteur des enjeux, illustrent des résistances structurelles profondes et des discriminations persistantes. La parité des conseils d’administration nationaux des fédérations, rendue obligatoire par la loi visant à démocratiser le sport (2022), cache elle aussi d’importantes inégalités, puisque la répartition des postes à responsabilité reste très fortement genrée.
Nous manquons une occasion historique. Paris 2024, symbole d’ouverture et de diversité, aurait dû marquer un tournant pour une gouvernance plus équilibrée et inclusive. Mais les structures n’évoluent comme elles le devraient, et cet échec doit être un signal d’alarme. Il est évident que les efforts actuels ne suffisent pas.
L’égalité n’est pas un simple idéal : c’est une exigence légale et morale nécessaire au fondement de toute société. Les instances dirigeantes doivent enfin refléter la diversité du sport et de la société, car une gouvernance plus inclusive ne renforce pas seulement la légitimité des fédérations, elle leur donne les moyens de mieux affronter les défis d’aujourd’hui et de demain. En incluant davantage de femmes dans les instances dirigeantes, nous enverrons un message fort à la jeunesse : celui d’un sport exemplaire, moteur d’égalité.
Même si l’on peut saluer les initiatives mises en place par certaines instances sportives, il est urgent d’aller encore plus loin. Il est temps de dépasser l’entre-soi traditionnel et de briser les cercles de pouvoir qui freinent le changement. Des modèles innovants comme la coprésidence mixte, combinant des points de vues et expériences plurielles, offrent une solution concrète pour impulser une gouvernance plus représentative et plus éthique.
Cette transformation est une responsabilité collective : elle nécessite du courage, une volonté politique affirmée et une mobilisation de toutes et tous. Si les Jeux Olympiques ont montré que la parité est possible sur le terrain, il est impératif qu’elle devienne aussi une réalité dans les instances dirigeantes et les encadrements techniques. Agir concrètement dès maintenant, est la seule manière d’honorer les valeurs que le sport prétend incarner et de lutter efficacement contre les discriminations et violences dans le sport.
Ne laissons pas cet échec perdurer. Ensemble, bâtissons sans délai une gouvernance plus juste et plus inclusive.
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